dimanche 28 octobre 2012

"Je" suis un niais

Chers lecteurs, chers lectrices,
Avant que vous ne partiez épouvantés, lisez donc cet acte de pouésie (nom féminin, de poésie, pou et poubelle; synonyme de merde, dans le sens d'une interjection grossière).
Dialogue interne entre Fa (la blatte) et le corps;
-Fa: Diable! Arrêtes donc d'hésiter!
-Le corps: Ce n'est pas drôle, je pense que je suis en train de fondre.
-Mais à quoi tu penses? fondre, comme ça, en pleine rue! Mais de quoi tu es fait?!
-Essentiellement, d'une pâte rose et uniforme. Ça sent la viande un peu faisandée et il y a des bouts.
-Ah, moi, pendant que je bâtis des cathédrales là-dedans (la cervelle), des merveilles, toi tu vas fondre?
-Drôle de façon de cathédrales! Elles sont plus proches de l'empilement que du gothique, et à peine tu bouges, elles sont par terre. Quand tu essayes d'en remonter une autre avec les ruines, les pierres s'encastrent bien mal les unes dans les autres. Et quoi? Tu renonces.
-Arrêtons donc de regarder ce qui se passe là-dedans, et voyons ce qu'il y a dehors.
-Fadaises... C'est prétentieux.
-Dégage.
-Bon...
-(Fa prend un air de grand discours): dehors... Il y a des choses sur lesquelles on peut s'indigner. En voilà un beau moyen de faire de la littérature. En plus, on défend une cause, c'est classe.
-Tu parles. Est-ce que ça y changera quelque chose?
-Je ne t'avais pas dit de dégager?
-Bon...
-Ah! Il vaut mieux faire quelque chose que rien faire. C'est du Spinoza!
-C'est du rien, tu inventes.
-La ferme! Et dégage, pour une fois!
-Tu es dans ma tête. Si tu veux être seule, il faut que tu dégages.
-Mais je ne peux pas, le trou de ton oreille est trop petit.
-Bon...
Vos dévoués et serviles Fa et son corps.

Aucun commentaire: