vendredi 2 novembre 2012

N'ayez pas peur, on se fout de vous.

Attention: la vieille Honorine s’apprête à faire un scandale international
Bonjour mes chers petits, il y a du chocolat et du pain d'épices dans le placard. Aujourd'hui, comme souvent, je vais vous faire un scandale. Écoutez bien.
Non mais oh.
J'avais chez moi hier mon petit-fils qui a 16 ans (ça vous surprend? contre les apparences, je ne suis pas une vieille fille), et j'ai trouvé dans la poche de sa veste une brochure fort curieuse du gouvernement, que vous pouvez voir en bas. Ça s'appelle "le parcours de citoyenneté", et c'est pour expliquer l'intérêt de la journée d'appel nationale. Si vous avez un peu d'érudition, vous savez que citoyen, pour nos copains les grecs antiques, ça voulait juste dire qui appartient à la cité. Bizarrement, aujourd'hui, ça à l'air de vouloir dire que si vous n'êtes pas patriote, amoureux des "principes républicains" comme une none est amoureuse de Dieu, et que vous ne chantez pas tous les matins les soixante-neuf couplets de la marseillaise, vous n'êtes pas citoyen, et vous méritez à peine d'exister. C'est, en substance, ce que dit la brochure.
Elle a surtout été faite pour se foutre de vous, désolée. Dedans je lis (sic!): "Les pouvoirs publics et les forces armées agissent chaque jour pour que la liberté puisse exister, sur notre territoire, mais également en Europe et sur d'autres continents". Si vous avez lu mon scandale sur la Syrie, vous savez qu'on vous fait prendre des vessies pour des lanternes. Ah bon? On est libres parce qu'il y a la caserne à côté de chez soi? C'est génial.
Si l'armée et la police sont là, c'est pour surveiller la population, garder l'ordre publique si vous voulez. Là, ils vous disent que c'est pour qu'il y "ait la liberté"! C'est simpliste, ça leur plaît, qu'on puisse croire ça.
En gros, ça cherche à vous faire croire que si nous avons intervenu dans certaines guerres au moyen Orient, c'est par pur altruisme, parce qu'on est les gentils et qu'on va tuer les méchants. Il y a du pétrole là-bas. On est en démocratie, c'est certain. Si j'étais au gouvernement, je voterai une loi qui obligerait à mettre en gros le mot PROPAGANDE sur ce genre de machins.
Merci de m'avoir lu, laissez-moi votre avis, et reprenez donc une part de pain d'épices. Il est bon, mon pain d'épices, hein?
Votre fidèle vieillarde, Honorine.

2 commentaires:

Tripoda a dit…

J'ai eu la même quand je me suis engagé. On y voit le monsieur et la dame en casques bleus. En casques bleus! Pouah! Un grossier artifice pour nous justifier de porter les armes...
Enfin bon, moi je suis toujours d'avis qu'on ne se fâche surtout pas: vaut mieux pas se fâcher face à quelqu'un qui porte des grenades et une kalachnikof. Il croit qu'il a toujours raison; parce que, sa raison, il a les moyens de l'imposer.

Fa a dit…

En l'occurrence, je ne pense pas qu'il croit toujours avoir raison. La raison, c'est complexe, et la majorité du temps, même si vous vous sentez philanthrope dans votre action, vous agissez dans votre intérêt seul. Lorsqu'on se surprend à donner à Amnesty-bidule pour se faire bien voir, on est pris d'un soudain vertige. Si, partant de là, on théorise qu'on a jamais raison, ou au moins jamais raison totalement, si il a les moyens d'imposer sa raison, il a raison de fait. C'est ainsi, c'est la nature de l'homme, du moins je le pense.
Fatalitas! Il n'y a plus de pain d'épices!