samedi 22 décembre 2012

Le Rhône va déborder

             Inutile de vous cacher plus longtemps que je ne vis pas vraiment à Lagare, Ocplâterie Malaçonnienne inférieure, comme je le prétends dans mon profil, mais à Lyon. À Lyon donc, il est coutume de voir à cette époque de l'année le Rhône, fleuve fougueux et boueux, déborder pour inonder les bas-quais. Il ne monte pas toujours à ce point, mais souvent tout de même. Ce qui nous amène à ceci;

LE MANTISME


Ceci est supposé vous aider à comprendre. Mignon, non?
Ils sont là.
Le Rhône va déborder
En ce soir de décembre chaud et humide
Le soleil se lève
Le Rhône brun et grouillant va déborder
Empli des barbillons des silures bruns 
Avec leurs petits yeux noirs
Le Rhône en dehors des digues va déborder
Il va casser les digues et se répandre
Sur sa plaine alluviale
Sa
Le Rhône tire au vert
Par endroits vert
Il va déborder et gorger sa terre de son eau
Sa son
Il va faire de sa plaine son marécage
La bobine du silure et ses barbillons. Mignon, non?
Sa son sa son
Peuplé de hérons qui pourront voler même
Il va se casser les digues et le désendiguer
Les hérons iront crever leurs yeux
Ils yeux
De brun et boueux
Le deviendra vert stoïque et haut le dressé
Ses yeux tireront au rouge et se regarderont plus me sol
Le pourra voler même comme mes silures
De froid et épais, brun
Il deviendra vert et fluide, chaud
Le va déborder et leur crever ils yeux
D'endigué il sera chaud et immobile
Et maladroitement il volera au-dessus leurs cadavres avant se retomber
Ceci n'a rien à voir, mais c'est tout de même mignon, non?
Et de se réendiguer par lui-même
Même
Quand viendra la sécheresse
Sa la
Il sera boueux lent et pestilentiel et très bas
Et il rira
Et ils riront.



            On pourrait me reprocher d'être obscur, mais je ne fais pas d'information. On dit "Intèrnète est un média", et ben pas seulement. Le regrettable, sur internet, c'est qu'on y va pour ne pas se casser la tête à comprendre, pourtant il n'y a pas que chez moi qu'il y a à comprendre. Vous rendez-vous compte, que dans notre société et surtout sur Internet, on a fait en sorte que réfléchir soit désagréable? J'aimerais vous dire "T'en fais pas, choupi, tu comprendras quand tu seras plus grand et que tu sauras lire". Si vous avez 45 ans et que vous passez là en disant que c'est obscur, non seulement je ne peux rien pour vous, choupi, mais en plus vous êtes sacrément endigué, et désolé, sacrément inculte. Voilà. Je suis très méchant.
 Schöne Ferien, schöne Geburtstag, schöne Wochenende et plein de trucs schön,
Fa. 
   
  

1 commentaire:

Tripoda a dit…

Obscur, c'est le mot, mais je ne pense pas être spécialement con (comparativement). L'obscurité peut être un atout en littérature, ça ne fait pas de doute: ton (votre?) pouème n'a pas à se le reprocher et il serait bon qu'il l'admette. Enfin, ça ne fait pas de doute pas pour pas tout le monde (et j'ai pas peur de personne): on est comme vous (tu?) dites dans l'ère de la vérité, et la sincérité crue est encore et toujours à la mode chez les auteurs, qui sont décidément très journalistiques.
Je le répète: c'est obscur et bien comme ça! La poésie se permet d'être obscure quand elle veut, c'est là sa moindre liberté.