jeudi 20 juin 2013

Quand les féministes vont trop loin.

    Avant que de me faire littéralement découper en rondelles par des féministes de passage à cause de mon titre, je tiens à le justifier; je veux leur éviter d'aller trop loin, parce qu'en l’occurrence, le trop loin, c'est le ridicule, et je pèse mes mots. Je m'accorde avec tout ce que la cause féministe a fait passer jusque-là, mais quand certaines féministes s'attaquent à la grammaire française, ça peut devenir ridicule. J'ai deux exemples en coke-en-stock:

Exemple numéro 1;
    L'autre jour que je regardais la télé, ce qui doit arriver deux fois par an, je suis tombé sur un débat télévisé du genre où tout le monde s'étripe au bout de quatre minutes d'antenne.
    Il y avait une féministe dont j'ai oublié le nom, et qui s'insurgeait qu'un homme puisse désigner la femme qu'il a épousée par le vocable "ma femme", parce que ça limite la pauvre femme à un rôle d'objet inactif, que l'abominable mari possessif désigne comme son cristal de Bohème ou sa voiture. Si vous êtes partisan de ce genre de cause, à priori, vous devez trouver que cette brave dame a raison et que c'est intolérable que de nos jours on puisse entendre;
    ...Le seul souci, et il est gros comme un brontosaure en rut qui charge dans un couloir, c'est que la femme, de son côté, elle dit;
    ...De manière tout aussi scandaleusement possessive, la femme s'attribue son époux, quelle horreur! Je ne sais pas si cette auguste féministe s'est rendue compte de la colossale bourde qu'elle a commise. Au débat, tout le monde a eu l'air d'approuver ces revendications grammaticales sans s'apercevoir à quel point c'était idiot.
    ...Peut-être qu'ils s'en sont rendus compte, et qu'ils ont charrié la féministe à la pub. Auquel cas, elle aurait mieux fait d'éviter de se ridiculiser devant 10 millions de téléspectateurs. Elle a cherché une tyrannie masculine à un endroit où il n'y en avait pas!

Exemple numéro 2;
   Un autre après-midi, que j'écoutais plus ou moins la radio, il y avait quelqu'un qui interrogeait une féministe sur les scandales grammaticaux de la langue française. Elle critiquait le fait, et je trouve ça plutôt louable, que pour les pluriels, le masculin prévale toujours sur le féminin. Et elle désignait du doigt les machistes responsables, les abominables membres de l'académie française, qui à je ne sais quel siècle, avaient décidé de fixer cette règle.
   ...Non, je veux bien, c'est vrai que ça relève d'une certaine tyrannie des hommes, mais là où ça devient ridicule, c'est qu'elle proposait de revenir à la règle médiévale, qui veut que ce soit le féminin qui prévale si il y a plus de femmes, et inversement si il y a plus d'hommes. Et là, imaginez;

  
 ...Et encore, il y a des situations plus insondables;


    Là est le problème: la règle médiévale est d'une complication baroque, que c'est même pas la peine d'essayer de l'appliquer, ça en serait tout bonnement ridicule. Toute façon, au Moyen-âge, la grammaire n'existait pas et les gens écrivaient comme des sagouins, sur des peaux de bêtes.
    N'allez pas me faire dire ce que j'ai pas dit; je trouve justifié qu'on puisse remettre en cause le fait que le masculin écrase ainsi le féminin. On pourrait faire comme les allemands; chez eux, le "Ils" au pluriel se dit "Sie", c'est-à-dire "Elles". Pourquoi ne pas inverser la règle? Et la ré-inverser dans trois-cent ans, en un mouvement perpétuel qui satisfera tout le monde?
    ...Si vous n'êtes pas satisfait, je propose autre chose; utilisons le neutre français, si méconnu, le pauvre, au lieu de dire "ils ont manifesté", on dira "On a manifesté", et tout le monde est content, féministes et grammairiens.
    Cet amour de On, il résout tous les problèmes! 

Fa, qui vous remercie de l'avoir lu.

4 commentaires:

Tripoda a dit…

C'est assez brillant, mais je ne suis pas sûr que tu aies saisi le problème que pointait la féministe du premier paragraphe: ce n'est pas l'article possessif qu'elle dénonce, mais plutôt le terme "femme".
Ce n'est pas gênant en soi puisqu'il n'a aucune existence administrative et a d'ailleurs son contrepoint argotique: "Moi mon homme c'est un vraiiiii!"
Mais tout ce que tu dis est vrai, il y a rarement une pensée consciente derrière l'usage. Apprenons à séparer l'idée de l'acte!

Fa a dit…

En l'occurence, si, c'est bien le possessif "ma" que la féministe critiquait, et pas le mot "femme". Et si ça dérange, le problème se résout facilement en disant "épouse".

Tripoda a dit…

Autant pour moi. Etonnant alors, comme tu dis, qu'on ne lui soit pas immédiatement tombée dessus!
C'est que les féministes, on s'efforce de les apprécier quoiqu'il arrive: comme les noirs, de peur de paraître sexiste/raciste.
Racisme et sexisme ne seront vraiment vaincus que lorsqu'on se sera débarrassé de cette gêne idiote qui instaure entre les peuples et les sexes un climat tendu et faussement cordial.

Nain a dit…

"On" veut dire "homme" en médiéval, c'est encore pire heuâ!! boua! méssant méssant maschiste.
Quand on parle de "tyrannie grammaticale"... l'exemple inver(se existe): les adverbes en "ment" (comme elle qui se planta vertigineusement, nébuleusement, idiotement) sont la plupart du temps basés sur le féminin. Au fait on pourrait tout aussi bien dire que ce genre de critique ne sert à rien, tout étant vanité, et tout étant vanité on s'amuse comme on peut. En plus en se disant féministe on peut se croire utile et passer à la télé.