mercredi 16 janvier 2013

Honorine conte les horreurs du futur


 Ce dont je veux vous parler, c'est que je me suis aperçue récemment, au cours d'intenses moments de réflexion de plusieurs minutes, que les grandes dystopies du genre que tous les fatalistes findumondistes antimondialistes de mon genre citent abondamment (j'entends 1984 et Le meilleur des mondes) sont aujourd'hui obsolètes, et pas juste un peu. Je vais donc jouer la prophète, et c'est ce pourquoi j'ai mis mon déguisement de mage indien, sur le -potentiellement- terrifiant monde qui nous attend.
  Dans ces deux romans -dont je recommande la lecture-, le côté terrifiant émane toujours de l’État, c'est eux les fous, c'est eux les méchants, et jamais de phénomènes longs et complexes, ce qui semblerait plus réaliste. Dans le meilleur des mondes, que je n'ai pas pu lire jusqu'au bout tellement il est affreux, les hommes sont produits industriellement par insémination artificielle. Dans notre humble réalité, on en est pas à l'abri (je suppose qu'à part les allumés binoclards en blouse blanche du premier rang, qui ont une confiance absolue en la science, tout le monde est d'accord pour trouver ça monstrueux). Seulement voilà: la vraie dérive dangereuse que je vois poindre aujourd'hui, c'est non pas que ce soit l’État qui s'en charge, comme dans le roman, mais des laboratoires privés qui naturellement, monnayeront (cher) ce "service". Si dans le roman, c'est seulement dévolu à maintenir la population de manière organisée, dans la réalité, ça pourrait devenir une mode, une année ce sera les yeux bleus avec des branchies apparentes et les cheveux mauves, une autre des yeux énormes dignes d'un manga et pas de bras, c'est tellement plus mignon. J'exagère, mais il se pourrait bien que cette chose merveilleuse et gratuite -avoir des enfants- devienne monstrueuse et payante. En plus, pour que ça ne s'arrête pas, les laboratoires feront bien en sorte de concevoir des êtres stériles... Pour continuer à en vendre, et à se faire plein d'argent. Imaginez: trois naissances par minute en France, si un bébé coûte 1500 euros, 5000 avec l'option "surdoué", ils vont s'en faire, de l'argent. Ce serait pour un futur lointain, au moins un siècle, vous serez tous morts et moi aussi. On dit "y'a la morale". Oui, d'accord, la morale et l'éthique l'interdisent, mais la société évolue. Il y a un siècle, il était impensable qu'une femme ait des enfants hors mariage. Aujourd'hui, ça se fait, et ça c'est un progrès. Méfiez-vous.
Jeu: dans ma bibliothèque, où se cache la (les) dystopie(s)?  


  Ensuite, vous me dites si je vous barbe, dans 84', tout émane toujours de l’État; je ne dis pas, à l'époque on sortait de dictatures horribles, le livre date de 1948. Cependant, il serait juste de relativiser; à l'époque, on craignait les États, et il était juste de s'en méfier, quand on voit où ça a mené. Aujourd'hui, il faut toujours s'en méfier, je vous y encourage, mais je dirai que l'essentiel du danger ne vient pas de là; il suffit de regarder d'où vient la quasi-totalité de la propagande mondiale. Pas des États, non, même si ils en font tous, mais d'organismes privés. Cela s'appelle la publicité. Le vrai risque serait donc une ultra-privatisation; plus on privatise, moins l’État, qui a de bons côtés, contrôle ce qu'on fait à la population. Imaginez un monde où l'Armée serait privée, toutes les écoles seraient privées, les hôpitaux tous privés: c'est bien simple, on y fait ce qu'on veut. Publicité, lavage de cerveau, greffage de jambes supplémentaires... Il serait bon qu'aujourd'hui les pays se mettent à nouveau à beaucoup réglementer, que ce soit l'économie ou les douanes.
Je suis très sérieuse: les entreprises multinationales (comme Monsanto, pour ne pas les citer) n'ont aucune morale, elles courent après le fric, c'est tout. Leurs seules limites sont les réglementations; si ce n'était pas interdit de mettre des résidus de mercure au plutonium dans le dentifrice, ils en mettraient, je vous jure. Méfiez-vous.
Je ferai un volume deux des horreurs du futur quand j'aurai le temps; en attendant, bonne nuit les petits, emportez-donc les restes de madeleines, et de pieds de porc panés. 
Votre vieille Honorine, et sa blatte de compagnie,
Fa.

2 commentaires:

Tripoda a dit…

C'est un détail, mais tes photos sont systématiquement trop sombres. Et par pitié, ne prétexte pas un "effet": quand on voit rien, on voit rien. Ca vaut particulièrement pour les photos d'insectes et autres bestioles...

Fa a dit…

J'aimerais savoir ce que ça vient faire là. Je n'ai jamais prétendu "faire des effets" avec mes photos, je prétends justement ne pas savoir en faire ce qui est tout à fait différent! Au lieu de me mettre de ce genre de commentaires polluants, expliquez-moi plutôt comment je dois faire!!!