"Je" suis un niais

Chers lecteurs, chers lectrices,
Avant que vous ne partiez épouvantés, lisez donc cet acte de pouésie (nom féminin, de poésie, pou et poubelle; synonyme de merde, dans le sens d'une interjection grossière).
Dialogue interne entre Fa (la blatte) et le corps;
-Fa: Diable! Arrêtes donc d'hésiter!
-Le corps: Ce n'est pas drôle, je pense que je suis en train de fondre.
-Mais à quoi tu penses? fondre, comme ça, en pleine rue! Mais de quoi tu es fait?!
-Essentiellement, d'une pâte rose et uniforme. Ça sent la viande un peu faisandée et il y a des bouts.
-Ah, moi, pendant que je bâtis des cathédrales là-dedans (la cervelle), des merveilles, toi tu vas fondre?
-Drôle de façon de cathédrales! Elles sont plus proches de l'empilement que du gothique, et à peine tu bouges, elles sont par terre. Quand tu essayes d'en remonter une autre avec les ruines, les pierres s'encastrent bien mal les unes dans les autres. Et quoi? Tu renonces.
-Arrêtons donc de regarder ce qui se passe là-dedans, et voyons ce qu'il y a dehors.
-Fadaises... C'est prétentieux.
-Dégage.
-Bon...
-(Fa prend un air de grand discours): dehors... Il y a des choses sur lesquelles on peut s'indigner. En voilà un beau moyen de faire de la littérature. En plus, on défend une cause, c'est classe.
-Tu parles. Est-ce que ça y changera quelque chose?
-Je ne t'avais pas dit de dégager?
-Bon...
-Ah! Il vaut mieux faire quelque chose que rien faire. C'est du Spinoza!
-C'est du rien, tu inventes.
-La ferme! Et dégage, pour une fois!
-Tu es dans ma tête. Si tu veux être seule, il faut que tu dégages.
-Mais je ne peux pas, le trou de ton oreille est trop petit.
-Bon...
Vos dévoués et serviles Fa et son corps.

A scandale international of la vieille Honorine

La vieille débloque; Vers une dictature bourgeoise internationale?
Que je déraille, c'était à prévoir, mais de cette façon! Bon sang, j'ai fait fort, allez-y, applaudissez! applaudissez, allez! applaudissez.
Dans le fin fond de la cathédrale romane qui me sert de cervelle, j'ai trouvé des choses tellement inimaginables que vous en ferez des cauchemars. En ce moment même, des gens plus tarés que moi cherchent à réaliser des utopies alors qu'ils savent très bien que ça va finir en catastrophe. LA SÉCURITÉ!!!
nous dit-on. À quel prix, me direz-vous ?

Regardez autour de vous, il y a des caméras partout, parce qu'on veut nous PROTÉGER. Malheureusement, il semblerait qu'il y aurait pire.
Je ne veux pas l'écrire là, car j'espère que c'est un canular. Tapez donc "puce RFID" sur gougueule, et normalement c'est le premier résultat. Le rédacteur s'emporte un peu beaucoup, malheureusement. C'est l’œuvre du diable en personne, j'en veux pour preuve qu'il suffit d'ajouter trois lettres à RFID pour lire PERFIDE.
Pourquoi ai-je titré dictature bourgeoise? Parce que ça fera comme dans 1984 de George Orwell (à lire pour lundi, y'aura contrôle), seuls les riches y échapperont.
Regardez l'histoire récente; à chaque grosse crise économique, ça s'est soldé par des guerres et des dictatures de plus en plus abominables. Moi, je m'en fous, je crèverai avant, c'est pour vous que je m'inquiète. Quand le Parti des hydrocéphales stoïciens gagnera les élections, promettez-moi de vous révolter, de migrer sur Mars ou de vous suicider. Vraiment.
La Vieille Honorine.
 

Rectificatif

On m'a signalé une erreur qu'il m'a paru scandaleux de laisser sauve, dans le message expliquant comment vous faire une collection d'insectes. Il m'a paru nécessaire et jus-des-cieux de corriger la faute. C'est une question de prudence: ramasser des insectes morts protégés est illégal. C'est stupide, mais c'est ainsi. Je ne veux empêcher personne de collecter des lucanes morts, chose que je fais, aussi je vous recommande de faire attention. Aujourd'hui, il y a au moins trois policiers par arbre creux, des caméras dans chaque hibou, des micros dans tous les chevreuils, des mines antipersonnelles dans tous les insectes, même les pas protégés. Tout ça pour vous empêcher de ramasser par terre un lucane mort. Vous savez donc que si un gardien de la paix remarque que vous avez des lucanes dans votre collection et commence à vous houspiller et à engager la querelle, plaider que vous l'avez trouvé mort, même si c'est vrai, ça ne sert à rien.
Votre dévouée blatte, mademoiselle Fa.

J'ai réussi à prendre de jolies photos

Dimanche dernier, dans la campagne humide, j'ai pu me consacrer à mon appareil photo, et ma foi, ce n'est pas si mal. Regardez un peu. J'aurai voulu vous montrer des limaces royales (limax je-sais-plus-quoi), mais je n'ai croisé que de banales Arion Rufus, que j'appelle ordinairement  "limaces de feu".

Mademoiselle Arion Rufus se délecte de mousses moisies

Punaise dans la rosée du matin

Élégante punaise juvénile sur géranium

Autre punaise juvénile

Opillion sur feuille de maïs (après la récolte)

Un gros de bourgogne qui me toise d'un air suspicieux

Dites-moi ce que vous en pensez, soyez cruel, et si vraiment mes photos font honte à internet, rouez-moi de coups, faites-moi cracher mes boyaux, et donnez un bon coup de maillet sur mon crâne si j'insiste.

Le mystère des volucelles vides (pas résolu)

Voici une nouvelle incroyablité insectoïde, celui du mystère des volucelles, grands syrphes que je considère comme étant les plus belles mouches d'Europe. De grande taille, les volucelles se parent de jolies couleurs, du jaune guêpe au noir d'encre, et ont souvent des ailes cuivrées ou rouille. Leurs asticots vivent le plus souvent dans les sols humides des tourbières et des petits étangs où ils se nourrissent de débris végétaux.  L'adulte aime les grandes fleurs et les zones peu cultivées, ce qui en fait un animal plutôt rustique et rare. Certaines affectionnent les grands jardins publiques au climat plutôt humide et forestier. Il y a deux parcs de ce genre autour de Lyon, Lacroix-Laval et Parilly. Cependant, pour observer de nombreuses espèces, il faut aller en rase campagne.

Mais me direz-vous, où est le MYSTÈRE, dans tout cela? Il y a que toutes les volucelles mortes que je pouvais trouver étaient complètement vides. Leur corps étaient des coquilles vides; leur abdomen, leur thorax, leur tête étaient vides. Comment un animal vide pourrait-il vivre?
Ci-contre, vous pouvez voir une volucelle de
 l'espèce Volucella Inanis trouvée à Vénissieux, dans le parc de Parilly, dans la banlieue lyonnaise. Elle est complètement vide. Pour déterminer son espèce, j'ai emprunté un livre à une connaissance, le Guide des mouches et moustiques. En trouvant la description correspondante, stupeur, il y avait écrit à côté du nom latin ces termes: Volucelle vide. C'est donc normal pour une volucelle! Cela ne m'explique pas comment une mouche vide fait pour vivre.
Sur la gauche, vous pouvez admirer une autre volucelle bien vivante: Volucella Pellucens ou volucelle transparente, prise par mon frère dans la commune de Fond-de-France (me semble-t-il) dans l'Isère. Ce bel animal est tout aussi vide que les autres; mais il a la particularité d'avoir une partie de son corps parfaitement translucide. La lumière passe au travers, c'est joli.        

Un pouème instantané

Vous ouvrez le sachet et vous mettez dix minutes dans l'eau chaude
Vous pourrez déguster et recracher de dégoût votre pouème

J'ai trouvé, par terre, sur le sol humide, une petite blatte qui avait l'air morte
Elle était fraîche; ses pattes palpitaient encore par réflexe
Ravi d'avoir trouvé une si merveilleuse blatte
Pas de celles que l'on trouve dans la maison, non
Mais une petite blatte sauvage, de celles qui vivent dans la litière
Et grignotent les feuilles mortes
Je me suis empressé de la saisir, bien délicatement pour ne pas l'abîmer
Et je l'ai emmenée dans une petite boîte pour la ramollir et la transpercer
Avec de l'eau très chaude et des épingles pour ma collection
Bien ramollie qu'elle
Était par l'eau chaude
Je l'ai transpercée de part et d'autre ce qui lui fit tendre les pattes
Je te meurs Blatte
Je te me trans-
Percée par cette
Épingle cou-
Telas  et j'e-
Xsude de toi
De moi de la
Blatte un li-
Quide noir é-
Pais de moi
Elle s'enfuit!
Là! là! là! là!

PAF